De la même façon que les transpositions engendrent le groupe symétrique, les réflexions d’un espace euclidien engendrent le groupe orthogonal. La preuve est d’ailleurs sensiblement la même.

Les transpositions engendrent le groupe symétrique

On rappelle rapidement la preuve du fait que les transpositions de Sn engendrent le groupe symétrique Sn. On raisonne par récurrence. La propriété est évidemment vraie lorsque n=1. On la suppose vraie pour un certain nN. On considère alors une permutation σ de Sn+1. Si σ(n+1)=n+1, alors σ induit une permutation de Sn qui est alors un produit de transpositions ; il en est alors de même de σ. Si σ(n+1)n+1, on considère la transposition σ=τσ. On a alors à nouveau σ(n+1)=n+1 et on se ramène au cas précédent. Ainsi σ est un produit de transpositions et donc σ également puisque τ1=τ est une transposition.

Les réflexions engendrent le groupe orthogonal

Le groupe O(E) est clairement engendré par les rélexions lorsque dimE=1, puisqu’alors O(E)={IdE,IdE} et IdE est une réflexion (la seule d’ailleurs). On suppose que le groupe orthogonal de tout espace euclidien de dimension nN est engendré par les réflexions. On se donne alors un espace euclidien E de dimension n+1 et uO(E). Si u=IdE, u est bien un produit de réflexions. Sinon, il existe aE (forcément non nul) tel que u(a)a. Puisque u(a)=a, on peut montrer qu’il existe une réflexion s échangeant a et u(a) (c’est géométriquement clair et on peut préciser que s est la réflexion par rapport à l’hyperplan vect(u(a)a))). Alors su coïncide avec l’identité sur vect(a). En particulier, su stabilise vect(a). Puisque su est un automorphisme orthogonal, il stabilise également vect(a). Ainsi su induit un automorphisme orthogonal de vect(a). Par hypothèse de récurrence, cet automorphisme induit est un produit de réflexions de vect(a). On peut prolonger ces réflexions de vect(a) en des réflexions de E en les faisant coïncider avec l’identité sur vect(a). On vérifie alors que su est le produit de ces réflexions et u est alors également une réflexion puisque s1=s en est une.